"Special" - Chapitre 3

Allez, je poste mon premier écrit !
C'est un sujet qui m'inspire assez pour le moment, étant donné qu'il est basé sur des faits réels, que moi et deux amies nous avons vécus. Bien sûr, c'est enjolivé, j'ai rajouter pas mal de choses, et heureusement que tout cela n'est pas arrivé (mais ormis certaines sorties, pratiquement tout s'est passé.) !
Désolé pour les faute et bonne lecture

Elle marchait dans la rue, les petits talons de ses bottes claquant sur le trottoir. Elle se hâtais. A vrai dire, elle était effrayée. Ses coups d'oeil furtif au alentours laissaient transparaître un véritable stress. Oui, quelqu'un pouvait surgir à tout moment, quelqu'un de mal attentionné. Mais la maison n'était plus loin. Elle comptais les lampadaires, faisait de grands pas, chantonnait. Soudain, un vent glacé lui balaya le visage. Une odeur de feu de bois, d'hiver, de givre, lui parvint. Elle sourit. Finalement, elle aimait ça. C'était ça qu'elle voulait.

Je reposais le livre sur mon bureau. Voilà, je l'avais fini. Je planais encore un moment, avant de reprendre conscience de la réalité. J'étais tout simplement une fille de douze ans, qui vivait dans une petite ville de Seine et Marne, et qui allais au collège comme tout le monde. Sans intérêt. Oui, mon existence était sans intérêt, et manquais décidément trop de piquant. Pourquoi je ne pouvait pas, être à mon tour, importante ? Pourquoi je n'étais pas capable de vivre des aventures aussi palpitantes les unes que les autres ? Je pris mon portable et envoyais un message à May .

"J'ai fini le troisième tome, tu avait raison, il était génial !"

Je le posais, et me laissais tomber sur mon lit. Je ne sais combien de temps je suis restée là à me poser des questions, à retenir mes larmes, à éclater de rire puis à retomber dans une profonde réflexion. Il était évident que mes journées se limitaient à cette étrange occupation. En même temps, que vouliez vous, j'avais douze ans, et j'étais en cinquième. L'âge où l'on commence sans doute à devenir un peu bizarre . . . Mon téléphone vibra et me fit sursauté.

"Ho, c'est elle."

Je lut le message attentivement, comme s'il s'agissait de la chose la plus importante du monde, et un sourire vainqueur s'afficha sur mon visage. Je descendit les escaliers en vitesse, courut dans la chambre de ma mère, ouvrit la porte en claquant, et dit, essoufflée, l'air un peu débile :

"Maman, May et Laura font une sortie tout à l'heure, laisse moi y aller, je t'en supplie !"

Je n'avais même pas émis de condition, puisque de toute façon je devais y aller. C'était obligé ! Elle fit la moue, puis finit par me dire qu'il fallait voir ça avec mon père. C'était gagné. Je crois que je n'attendit même pas sa réponse, et je remontait mettre mon manteau, pris mon portable, et courut vers le parc. Mes amies étaient déjà là, occupée à discuter. Laura portait un manteau blanc, je m'en souviens bien. Ses cheveux était très longs, et très lisses. May elle, les avait encore bien bouclé, et attachés. Lorsque je m'approchais d'elles, ce fut le sourire aux lèvres qu'elles m'acceuillirent.
L'on parti alors, parlant de tout et de rien, et je ne sais plus qui lança le sujet, mais en tout cas, l'on se mis à parler du livre. Laura ne l'avais pas encore lut à cette époque, et elle fut d'autant plus intriguée. L'histoire n'était pas commune, et je pense que l'on aurait toutes voulut vivre des aventures pareil à celle de l'héroïne . . . Qui n'avais rien d'extraordinaire, elle. Nous ne rêvions que de partir un jour, toutes les trois, dans la forêt, ou sur une île déserte . . . Quelque chose de normal pour notre âge.

"Tu sais, Dixie, me dit May, j'avais penser à une chose . . . "

J'étais suspendue à ses mots, je me demandais ce qu'elle allait encore proposer ! Elle avait toujours des idées plus bizarres et plus intéressantes les unes que les autres, et, bien que farfelues, on essayaient toujours de les réaliser !

"Dans le livre, ces personnes . . . Si spéciales . . . Hé bien, je me suis dit que l'on pourrais en devenir, nous aussi."

Laura et moi éclations de rire, mais on trouvait cette idée tellement . . . amusante aussi !
May savait bien que l'on approuvais cette idée, et l'on partis en courant des les fourées, guettant les passant. On ne bougeait pas, mais c'est alors que l'une d'entre nous lacha en pouffant, qu'elle avait vraiment besoin d'aller aux toilettes ! On éclata stupidement de rire, et l'on alla toutes derrière un arbre pour se soulager, évidemment, mais on retourna bien vite à notre poste. Il y avait pas mal de monde, pour un jour d'hiver, et on tentais de les suivre en restant cacher derrière les arbres. Alors que l'on avait repérer quelqu'un d'intéressant, Laura poussa un grand cri :

"Meeeerde ! Mon manteau ! Il est blanc quoi, ça le fait pas."

On sorti alors des fourées, se rendant à l'évidence que si l'on voulait êtres prises au sérieux ce n'étais pas le meilleur moyen. On marcha alors un moment, on fit plusieurs aller retours, tout en discutant. On faisait des projets, de grands projets, qui n'aurait jamais dût avoir lieu. Des choses qui étaient véritablement dangereuses, mais dont aucune d'entre nous ne se rendait compte. Oui, on ne se rendais pas compte de l'impact qu'elles auraient put avoir. Pas le moindre du monde.

Je mâchais le bout de mon stylo tout en étudiant les documents du livre. Ce n'était pas que j'étais particulièrement passionnée par ce genre de chose, mais je n'avais que ça à faire. En fait, je crois que j'étais encore en train de penser à la sortie . . . C'était la première que l'on faisait, à pied. Parce que l'on avais l'habitude d'y aller à vélo, mais à huit. Ce qui était beaucoup moins excitant.

"Brad, peut tu nous dire ce que tu en conclut ?"

L'intéressé lacha un désinvolte "Ché pas", tout en fixant le professeur d'un air désabusé. Qu'est ce qu'il en avait à faire, après tout, de cette histoire de ver de terre ? Ça n'avais absolument rien d'emballant. Je sorti une feuille, que j'intercalais entre deux feuilles de mon cahier. Je griffonnais deux trois schéma "d'overboard", et soupirais.

"Mais oui ! C'est ça !"

J'avais lâché ce cri de joie sans même m'en rendre compte, ce qui me valut de me faire interroger. Zut. Après ce bref moment d'humiliation générale, je me remis à réfléchir. . . Puis je pensais à autre chose. J'avais l'impression de ne vivre que pour la récré, puis ensuite pour la fin des cours, pour le soir, et après, pour le mercredi après midi, ainsi que le week end, sans oublié les vacances. C'était à peu près à quoi se résumais nos mornes journées d'écolières. Je jetais un coup d'oeil à mes deux amies, et leur sourit. Quinze heures sonna. Enfin !

Après un passage éclair aux toilettes, ou "chez Jeanne" comme l'on avait l'habitude de dire, je retrouvais May et Laura, encore un peu à l'écart des autres. Elles ne se doutaient encore de rien. Rien du tout.

"Regardez, ce que j'ai dessiné en cour de SVT !"

Je leur montrais toute fière, mon misérable dessin "d'overboard". C'était à peu près à ça que ressemblais les engins du livre, dans mon imagination. Ouai, enfin, c'était mieux que ça en vrai. Mon idée parut leur plaire . . . Surtout à May, qui avait le bouquin, elle.

"Qu'est ce que c'est ?" demanda Laura d'un air innocent. A vrai dire, elle détestait de ne pas être courant de quelque chose.

Je lui expliquait alors tout ce que je savais, corrigée à de maintes reprises par mon amie, qui ajoutait des précisions, détaillait le mécanisme de l'engin, et puis, finalement, elle conclut par :

"Je pense que c'est faisable. On fait des plans, on dépose le brevet, on construit, MAIS on garde pour nous, bien sûr. J'ai déjà commencé à y réfléchir."

On avait remarqué. Nous étions emballées, euphoriques, prêtes à faire n'importe quoi ! Et, nous avons fait, n'importe quoi. Le reste de la journée se passa simplement, et rapidement, ponctuée par quelque questions de Paulina et de Ann, qui se demandaient si l'on faisait exprès de les éviter. Stupide. Sans intérêt.

Je rentrais et fit mes devoirs, sans être véritablement concentrée. Je devais marquer n'importe quoi. C'est pour cela d'ailleurs, qu'au lieu d'y passer une heure comme d'habitude, tout fut bouclé en à peine un quart d'heure, et que je me jetais sur mon ordinateur. Hop, un tour sur MSN, histoire de discuter avec mes acolytes préférées !

"Tiens, Laura a commandé le livre, génial !"

J'étais toute excitée à l'idée de parler de notre projet, et c'est frénétiquement que je tapais sur les touches du clavier. May m'envoya deux trois lien sur le magnétisme, et je cherchais de mon côté, tout en mangeant un paquet de gâteau. Je ne comprenais pas tout, mais ça m'étais complètement égal, et je faisait un copier coller de tout ce que je pouvait lire. Mon amie m'envoya aussi un schéma qu'elle avait fait, et je me souviens qu'il fut longtemps accroché dans ma chambre, tout comme le magnifique dessin que Laura me fit, et dont je parlais plus tard.
Nous étions réellement heureuse, et cette fois, l'on croyais en notre projet. On y croyais tellement, que ça nous a mis en danger.




Je faisait les cents pas dans la pièce. Quand May allait elle sonner ? Ça me semblait la chose la plus importante du monde, et je n'attendais que ça. "Allez, allez !" répétais-je sans cesse, agaçant ma mère. Elle me disait d'être patiente, qu'elle arriverait bientôt, et que je l'agaçait à tourner dans le salon comme ça. J'étais prête depuis longtemps, habillé en noir, simplement, furtivement, une pochette grise sous le bras, mon téléphone dans ma poche, et ma veste sur le dos. Il ne manquais plus qu'elles. Soudain, elle sonna. Enfin ! Je n'eu même pas le temps de dire au revoir à ma mère, que j'étais déjà dehors, à ouvrir le portail. Elle avait aussi apporter quelques papiers. En fait, c'était carrément un classeur qu'elle avait sous le bras. Je me sentais d'un coup misérable face à elle ... Sa tenue était sobre, presque que plus adapté que la mienne. Quand May faisait quelque chose, elle ne le faisait pas à moitié. Nous allâmes donc rejoindre Laura, devant le parc. Elle habitais plus loin et ne pouvais pas venir nous chercher.

"Hey ! Vous venez, on va chez moi !"

Ho, c'est vrai, j'avais oublié ! Nous devions faire une sorte de ... réunion en fait. Pour parler de nos projets, de nos grands projets. Nous avions la tête plein de rêves, et cette fois, nous allions tout mettre en oeuvre pour les réaliser, coûte que coûte. Peut importais les circonstances, on devais le faire. C'était presque une question d'honneur.
Le chemin vers chez elle ne fut pas long, tant nous parlions, et ses parents nous acceuillirent chaleureusement. Ils quittèrent la maison peut de temps après, nous laissant seuls. Nous étions véritablement heureuse et l'on tremblait d'excitation ! Autour d'un bol de céréale et d'un jus d'orange, nous planifions l'après midi. D'abord, on chercherais comme un "quartier général", pour faire nos plans. Sa "cave" en quelque sorte, paraissait très indiquée, et c'est avec joie que l'on étala nos fiches sur son sol. On en parla un moment, et Laura décréta que nous n'avions pas beaucoup de temps, et qu'il valait mieux partir de suite. C'est ce que nous fîmes.

Nous visitâmes d'abord les ruelles, près de chez elle. Elles étaient vraiment jolies, et l'on ne savait pas vraiment où nous allions ... On observa un petit portail cabossé, avec des morceaux de verre à son pied. On en ramassa quelques uns, et on les mis dans nos poches. La "visite" se continua sur un paysage particulièrement sauvage, plein de ronces, d'herbes, et l'on se penchait en riant, pour passer. On arriva alors à l'entrée du parc qui donnait devant chez Laura. May y courut furtivement, jetant des regards méfiants aux alentours, et nous la suivîmes. Nous n'étions pas vraiment sportives, mais nous étions capables d'attendre d'impressionnantes pointes de vitesse lors d'occasion pareilles !

L'on continuais de courir dans l'herbe, pouffant et manquant de tomber à chaque fois, puis l'on s'arrêta net. On venais d'apercevoir une étrange forme blanche. Etonnées, l'on descendit la petite allée, presque inquiètes. Je crois plutôt que l'on voulait s'inventer une fausse inquiétude. Arrivées, on poussa un cri. C'était le canal, il était gelé, blanc. On alla s'assoir au bord, les pieds sur la glace, et May proposa :

"Si on allait dessus ?"

Elle avait sourit en prononçant ces mots, et Laura, qui était pourtant toujours partante, bredouilla, presque peureuse, tremblante :

"Mais eu ... Tu penses que c'est assez solide ?"

Je me mordi légèrement la lèvre du bas, souriant moi aussi, et me levais, directement. Les bras en l'air, je tentais de ne pas tomber, et je fit deux trois pas, incitant mes amies à faire de même. May pris un gros bâton et me le lança. Je tapais avec sur la glace à quelque centimètres de moi, vérifiant sa solidité. Mais j'aurais très bien put la briser en faisant ça. Finalement, Laura se leva, et courut, presque au milieu de canal. On se mit à rire, et elle cria :

"Je suis l'apprentie Jésus ! Je marche sur l'eau !!"

C'est à ce moment là qu'un vieil homme passa, affublé d'un béret. Il regarda fixement mon amie, et cracha du regard. Il avait l'air terriblement mauvais, du moins dans nos souvenirs. Où était ce simplement parce qu'il nous avait contrarié que nous en gardons cette impression ? Il dit alors :

"Hé, descends de là toi ! C'est mal ce que tu fait ! Oust, oust !"

On le fusilla à notre tour du regard, nous approchant un peu plus du milieu du canal, tapant du pied. On voulait lui prouver qu'il avait tort, et quelque part, que nous étions supérieure à lui. Il continua à vociférer, et l'on recula tout doucement, marmonnant des insultes entre nos dents. Une fois qu'il fut passer, je touchais la glace avec mes doigts rougis. Il faisait terriblement froid, mais je ne m'en préoccupais pas. J'étais si euphorique !
Une dame passa et nous répéta gentiment les propos du "vieux", et on lui dit, comme des enfants sages, de ne pas s'inquiéter. Mais évidemment, une fois qu'elle fut partie, nous recommençâmes ... De pire en pire.

Après nous être bien amusées à glisser le plus loin possible, on retourna chez Laura en rigolant et en se remémorant nos airs supérieurs. Oui, nous étions spéciales, il n'y avait pas à dire. Et nous allions tout faire pour le rester.