Les lettres d'Amérique (ouais je sais c'est pas top comme titre)
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Les lettres d'Amérique (ouais je sais c'est pas top comme titre)
Dites, je ne sais pas ce que j'ai ces derniers jour mais je n'arrête pas d'écrire !
Alors cette fois ci il s'agit d'une histoire d'amour. Elle un peu particulière puisque, comme vous pouvez le constater d'après la catégorie dans laquelle je la poste, elle est basée sur une histoire vraie. Au début je pensais poster un texte assez court et finalement je m'aperçois qu'il faudra au moins la mettre en deux parties. Donc je vous poste la première et il faut que je finisse la deuxième (ce qui devrait être fait ce soir). J'ai laissé certains points de l'histoire un peu obscurs volontairement, il vous faudra donc vous imaginer vous-même de quoi il peut bien retourner. En attendant n'hésitez pas à me donner vos avis.
Alors je vous laisse lire la première partie de mon histoire, en espérant qu'elle vous plaira...
Je vous le dis tout de suite : je suis amoureuse, j’aime quelqu’un. Je vous le dis à vous mais pas aux autres, car voyez vous, c’est un secret. En fait, j’ai peur de l’avouer car si je le faisais on me presserait de questions : Qui est-ce ? Où habite-t-il ? Je le connais ? Et moi je sais que je ne résisterais pas et je donnerais son nom. Mais alors on me prendrait pour quelqu’un de stupide, on penserait que c’est un amour de jeunesse, un sentiment éphémère. Mais c’est faux ! Je l’aime depuis un an. Je n’ais jamais cessé de l’aimer et tout les soirs je me remémore son visage et je souris, j’ai un frisson de bonheur qui me parcoure.
Je dois vous raconter les circonstances de notre rencontre. Ma mère organisait la réunion annuelle de l’association chez nous et visiblement moi et ma sœur étions de trop. Refusant de nous laisser partir seules d’habitude, elle y fut contrainte car nous la gênions. Elle nous donna donc quelque menue monnaie en nous disant d’aller au cinéma sur Eton’s street, car elle savait qu’un abri n’était pas loin en cas de besoin. C’est ce que nous fîmes, heureuses de pouvoir nous promener seules en plein jour, sans nous presser comme d’ordinaire. Lorsque nous croisions nos camarades sur le chemin qui nous demandaient où nous allions nous répondions avec fierté : au cinéma, sur Eton’s street. Leurs regards jaloux nous faisaient rire intérieurement. Nous payâmes et entrâmes dans la salle. Il n’y avait que quelques personnes, rien d’étonnant, et nous pûmes prendre les places du fond, nos préférées.
C’est là que je le vis. Je me rappellerai toujours ma réaction lorsqu’il apparut : aussitôt je me penchais en avant, plissant les yeux pour tenter de déchiffrer son visage tout en regrettant de ne pas avoir été au premier rang où j’aurais pu le voir plus précisément. Puis, consciente que ma sœur me fixait, je revins à ma position initiale. Pendant l’heure qui suivit mon cœur battait en le voyant et je l’aimais, je l’aimais ! En sortant ma sœur me demanda ce que j’avais pensé du film. Honnêtement je n’en savait rien, j’étais tellement occupée à le regarder lui que j’en avait oublié l’histoire. Nous rentrâmes à la maison où ma mère était toujours occupée à parler cuisine, mode et pénurie avec les autres membres de l’association. Elle nous jeta un regard soulagé lorsque nous entrâmes dans le salon.
« Je comptais les minutes depuis votre départ les filles, je suis sûre que vous avez trainé en chemin. Ne faites jamais cela, vous savez ce qui pourrait arriver ! ». Puis elle demanda à ma sœur de rester avec elle, tandis que j’allais dans ma chambre.
Là, assise sur mon lit, dans le silence, je croisais les bras et réfléchissait. Je me souvenais de chaque détails, de chaque expressions. Son sourire, quand j’y repensais, me donnait envie d’étendre les bras et d’étreindre le vide, m’imaginant qu’il était devant moi. Mais des interrogations me restaient : le son de sa voix. Quelle voix avait-il ? J’imaginais celle-ci douce, mais pouvant tout d’un coup devenir énergique et entrainante, dispensant tour à tour le calme et la joie. Et puis ses yeux. De quelle couleur pouvaient-ils être ? Et enfin son nom. Je ne connaissait pas même son nom. Mais je revenais toujours à cette idée : il était magnifique…
Alors cette fois ci il s'agit d'une histoire d'amour. Elle un peu particulière puisque, comme vous pouvez le constater d'après la catégorie dans laquelle je la poste, elle est basée sur une histoire vraie. Au début je pensais poster un texte assez court et finalement je m'aperçois qu'il faudra au moins la mettre en deux parties. Donc je vous poste la première et il faut que je finisse la deuxième (ce qui devrait être fait ce soir). J'ai laissé certains points de l'histoire un peu obscurs volontairement, il vous faudra donc vous imaginer vous-même de quoi il peut bien retourner. En attendant n'hésitez pas à me donner vos avis.
Alors je vous laisse lire la première partie de mon histoire, en espérant qu'elle vous plaira...
Je vous le dis tout de suite : je suis amoureuse, j’aime quelqu’un. Je vous le dis à vous mais pas aux autres, car voyez vous, c’est un secret. En fait, j’ai peur de l’avouer car si je le faisais on me presserait de questions : Qui est-ce ? Où habite-t-il ? Je le connais ? Et moi je sais que je ne résisterais pas et je donnerais son nom. Mais alors on me prendrait pour quelqu’un de stupide, on penserait que c’est un amour de jeunesse, un sentiment éphémère. Mais c’est faux ! Je l’aime depuis un an. Je n’ais jamais cessé de l’aimer et tout les soirs je me remémore son visage et je souris, j’ai un frisson de bonheur qui me parcoure.
Je dois vous raconter les circonstances de notre rencontre. Ma mère organisait la réunion annuelle de l’association chez nous et visiblement moi et ma sœur étions de trop. Refusant de nous laisser partir seules d’habitude, elle y fut contrainte car nous la gênions. Elle nous donna donc quelque menue monnaie en nous disant d’aller au cinéma sur Eton’s street, car elle savait qu’un abri n’était pas loin en cas de besoin. C’est ce que nous fîmes, heureuses de pouvoir nous promener seules en plein jour, sans nous presser comme d’ordinaire. Lorsque nous croisions nos camarades sur le chemin qui nous demandaient où nous allions nous répondions avec fierté : au cinéma, sur Eton’s street. Leurs regards jaloux nous faisaient rire intérieurement. Nous payâmes et entrâmes dans la salle. Il n’y avait que quelques personnes, rien d’étonnant, et nous pûmes prendre les places du fond, nos préférées.
C’est là que je le vis. Je me rappellerai toujours ma réaction lorsqu’il apparut : aussitôt je me penchais en avant, plissant les yeux pour tenter de déchiffrer son visage tout en regrettant de ne pas avoir été au premier rang où j’aurais pu le voir plus précisément. Puis, consciente que ma sœur me fixait, je revins à ma position initiale. Pendant l’heure qui suivit mon cœur battait en le voyant et je l’aimais, je l’aimais ! En sortant ma sœur me demanda ce que j’avais pensé du film. Honnêtement je n’en savait rien, j’étais tellement occupée à le regarder lui que j’en avait oublié l’histoire. Nous rentrâmes à la maison où ma mère était toujours occupée à parler cuisine, mode et pénurie avec les autres membres de l’association. Elle nous jeta un regard soulagé lorsque nous entrâmes dans le salon.
« Je comptais les minutes depuis votre départ les filles, je suis sûre que vous avez trainé en chemin. Ne faites jamais cela, vous savez ce qui pourrait arriver ! ». Puis elle demanda à ma sœur de rester avec elle, tandis que j’allais dans ma chambre.
Là, assise sur mon lit, dans le silence, je croisais les bras et réfléchissait. Je me souvenais de chaque détails, de chaque expressions. Son sourire, quand j’y repensais, me donnait envie d’étendre les bras et d’étreindre le vide, m’imaginant qu’il était devant moi. Mais des interrogations me restaient : le son de sa voix. Quelle voix avait-il ? J’imaginais celle-ci douce, mais pouvant tout d’un coup devenir énergique et entrainante, dispensant tour à tour le calme et la joie. Et puis ses yeux. De quelle couleur pouvaient-ils être ? Et enfin son nom. Je ne connaissait pas même son nom. Mais je revenais toujours à cette idée : il était magnifique…
Dernière édition par LadyRose le Mer 1 Déc - 14:30, édité 1 fois
Re: Les lettres d'Amérique (ouais je sais c'est pas top comme titre)
Voici la deuxième partie ! Mais en fin de compte je n'ai toujours pas fini donc ça va sûrement être découpé en trois.
Un an a passé depuis et je ne l’ai revu qu’une fois. Au cinéma d’Eton’s street, toujours. C’était un autre film mais il était là, encore. Les mêmes questions demeurèrent, sauf une. J’appris enfin son nom. Je restais jusqu’à la fin, au générique. Je pouvais enfin l’appeler et si je le voulais, j’aurais pu le crier. Comme je l’ai déjà dit, ça fait un an que je l’aime. Et je ne peux plus me contenir, mon cœur déborde : il faut que je lui dise. Je sais que c’est fou, il habite là-bas, en Amérique et moi je suis ici, à Londres. Et je ne connais que son nom. Pas d’adresse, rien. Alors j’en reste là.
Il y a trois mois que je vous ai parlé et depuis les choses ont évoluées. Non, non, je l’aime toujours autant, plus que jamais il me semble ! Mais d’abord je dois vous dire quelque chose. Le mois dernier ma sœur est morte. Ne comptez pas sur moi pour vous faire un long discours : elle revenait de chez une amie, il y a eu les sirènes, elle a trouvée un abri mais ils l’ont détruit. Et je ne l’ai plus revu. Voilà, je ne veux pas parler d’elle même si je sais que je vais devoir le faire car c’est elle qui m’a aidé à retrouver son adresse. On… On était à la librairie sur Church Street. Je ne voulais pas y aller mais elle si et c’est là qu’elle a demandé au libraire si elle pouvait écrire à un auteur. Il lui a répondu que oui mais qu’il fallait adresser la lettre aux éditions qui publiaient l’écrivain pour qu’ensuite il lui transmettent la lettre. C’est là que j’ai compris que je devais écrire aux studios et en farfouillant un peu parmi les articles de presse je n’ai pas eu de mal à trouver leur adresse.
Maintenant ma lettre est écrite. Non, je n’ai pas fait de brouillon, qui se permettrait de gâcher du papier de nos jours ? L’enveloppe est timbrée. Pour tout cela je me suis servie des économies qu’on avait faites ma sœur et moi. Le pot à confiture était toujours sous notre armoire, plein de poussière. Et maintenant je suis assise sur mon lit, comme la première fois que je l’ai vu. Les bras croisés mais cette fois ci il y a une lettre contre mon cœur. Si je l’envoie je sais que je n’aurais pas de réponse. Il n’est pas très connu, je crois, mais il doit mieux avoir à faire que de m’écrire.
Un mois, un mois qu’on ne s’est pas vu ! Et ça y est ma lettre survole l’Atlantique, du moins j’aime le croire. Mais toujours je pense à lui, je pense à mon bel acteur.
Un an a passé depuis et je ne l’ai revu qu’une fois. Au cinéma d’Eton’s street, toujours. C’était un autre film mais il était là, encore. Les mêmes questions demeurèrent, sauf une. J’appris enfin son nom. Je restais jusqu’à la fin, au générique. Je pouvais enfin l’appeler et si je le voulais, j’aurais pu le crier. Comme je l’ai déjà dit, ça fait un an que je l’aime. Et je ne peux plus me contenir, mon cœur déborde : il faut que je lui dise. Je sais que c’est fou, il habite là-bas, en Amérique et moi je suis ici, à Londres. Et je ne connais que son nom. Pas d’adresse, rien. Alors j’en reste là.
Il y a trois mois que je vous ai parlé et depuis les choses ont évoluées. Non, non, je l’aime toujours autant, plus que jamais il me semble ! Mais d’abord je dois vous dire quelque chose. Le mois dernier ma sœur est morte. Ne comptez pas sur moi pour vous faire un long discours : elle revenait de chez une amie, il y a eu les sirènes, elle a trouvée un abri mais ils l’ont détruit. Et je ne l’ai plus revu. Voilà, je ne veux pas parler d’elle même si je sais que je vais devoir le faire car c’est elle qui m’a aidé à retrouver son adresse. On… On était à la librairie sur Church Street. Je ne voulais pas y aller mais elle si et c’est là qu’elle a demandé au libraire si elle pouvait écrire à un auteur. Il lui a répondu que oui mais qu’il fallait adresser la lettre aux éditions qui publiaient l’écrivain pour qu’ensuite il lui transmettent la lettre. C’est là que j’ai compris que je devais écrire aux studios et en farfouillant un peu parmi les articles de presse je n’ai pas eu de mal à trouver leur adresse.
Maintenant ma lettre est écrite. Non, je n’ai pas fait de brouillon, qui se permettrait de gâcher du papier de nos jours ? L’enveloppe est timbrée. Pour tout cela je me suis servie des économies qu’on avait faites ma sœur et moi. Le pot à confiture était toujours sous notre armoire, plein de poussière. Et maintenant je suis assise sur mon lit, comme la première fois que je l’ai vu. Les bras croisés mais cette fois ci il y a une lettre contre mon cœur. Si je l’envoie je sais que je n’aurais pas de réponse. Il n’est pas très connu, je crois, mais il doit mieux avoir à faire que de m’écrire.
Un mois, un mois qu’on ne s’est pas vu ! Et ça y est ma lettre survole l’Atlantique, du moins j’aime le croire. Mais toujours je pense à lui, je pense à mon bel acteur.
Re: Les lettres d'Amérique (ouais je sais c'est pas top comme titre)
Au début je pensais qu'elle aimait un garçon qu'elle avait vu au cinéma, mais en fait, elle aime un acteur..? xD
J'avais le sourire en lisant, jusqu'à "ma sœur est morte" car c'est écrit d'une façon "nette" et sans émotion, comme si elle était tellement amoureuse que tout le reste ne comptait plus.. Attention, c'est pas une critique, j'ai pas dit que c'était mauvais, au contraire ça m'a donnée l'impression de "l'amour est plus fort que le reste" alors j'ai bien aimé ^^
Très sympa le style surtout ! On croirait une fille qui nous parle comme ça, sans s'arrêter ! :)
J'avais le sourire en lisant, jusqu'à "ma sœur est morte" car c'est écrit d'une façon "nette" et sans émotion, comme si elle était tellement amoureuse que tout le reste ne comptait plus.. Attention, c'est pas une critique, j'ai pas dit que c'était mauvais, au contraire ça m'a donnée l'impression de "l'amour est plus fort que le reste" alors j'ai bien aimé ^^
Très sympa le style surtout ! On croirait une fille qui nous parle comme ça, sans s'arrêter ! :)
Honey & Sugar- Encre Indélébile
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Re: Les lettres d'Amérique (ouais je sais c'est pas top comme titre)
Ca faisait un bout de temps que je n'avais pas reposté ici. A vrai dire je manquais d'envie et puis surtout je ne savais pas vraiment encore ce qui allait se passer. Heureusement, un événement à fait que j'ai pu continuer mon histoire qui ne sera finalement pas en trois parties non plus (je vais arrêter de dire le nombre de parties parce que sinon ça ne finira jamais ^^)...
Les mois passent et je ne reçois toujours rien. Peut-être que l’avion a été attaqué ? Mon Dieu faite que non !
Aujourd’hui, à midi, on a sonné à la porte. J’ai vu ma mère se lever et partir vers la porte d’entrée. Ca m’a fait du bien de la voir quitter la table. Depuis que ma sœur n’est plus là l’ambiance est très désagréable, pesante. Surtout qu’on a pas reçu de nouvelles de mon père depuis longtemps, alors on se pose des questions, on angoisse sans en parler à l’autre. J’ai entendu des murmures de voix, la porte qui se referme. Ma mère m’a appelé, je suis allée voir ce qui se passait. Je l’ai croisé à mi-chemin dans le couloir, elle avait une enveloppe de papier kraft immense à la main. Je me suis arrêtée de respirer. L’enveloppe, notre voisine avait reçu la même de la part de l’armée lorsque son fils est mort au front. Ma mère, ma maman, avait des yeux étranges lorsqu’elle me regardait. A ma grande surprise elle m’a tendu l’enveloppe. Sur elle il n’y avait pas de cachet de l’armée, juste mon nom, mon adresse et le tampon de la poste. Je n’ai pas compris tout de suite, ça faisait si longtemps que je n’attendais plus de réponse, j’avais cessé de penser à cette lettre, cesser d’espérer.
J’ai levé les yeux et ma mère me regardait toujours, elle attendait sûrement que je lui dise ce que c’était. J’ai préféré revenir à table, finir mon repas avec la lettre sur mes genoux. Après, j’ai tranquillement monté les marches jusqu’à ma chambre et verrouillé la porte. Là, je me suis assise sur mon lit. Non je ne me suis pas jetée sur cette enveloppe ! L’instant était grand pour moi, solennel. Il ferait date sur la frise chronologique de ma vie. J’ai saisi le coupe papier et doucement, tout doucement, j’ai ouvert l’enveloppe.
Une lettre, un mot. Une écriture assez ronde mais cabossée en même temps, lisible, à l’encre bleue. Il avait choisi de commencer par « Ma chère… ». Allez savoir pourquoi, j’étais fière qu’il m’appelle ainsi. Il avait été touché par ma lettre, selon lui il n’en recevait pas tant, il pouvait répondre à toutes. A cet instant j’étais jalouse : « je peux répondre à tout mon courrier ». Je n’aimais pas ça. Ca voulais dire que je n’étais pas seule. Je m’en doutais un peu mais ça me faisait mal de lire ça de sa main. Maintenant je me trouvais bête, honteuse : combien de filles comme moi avaient dû lui écrire la même chose, les mêmes mots ? J’étais la combientième à laquelle il répondait ainsi ? Je m’étais cru unique mais j’étais comme toutes les autres, au final. Son image me faisait me sentir plus vivante que jamais mais j’en avais oublié sa propre existence : chaque jour il croisait des gens, chaque jour il vivait quelque chose de différent que moi. Ce n’est qu’à ce moment là que j’ai réalisé que je n’avais même pas chercher à le connaitre vraiment. Sa lettre avait déclenché en moi un sentiment d’ignorance et de stupidité : j’avais été stupide de croire qu’il n’existait que pour moi, il existait pour des centaines de personnes, lui aussi avait une famille, des amis. Finalement, des tas de personnes le connaissaient mieux que moi alors que j’avais bêtement cru l’inverse.
Les mois passent et je ne reçois toujours rien. Peut-être que l’avion a été attaqué ? Mon Dieu faite que non !
Aujourd’hui, à midi, on a sonné à la porte. J’ai vu ma mère se lever et partir vers la porte d’entrée. Ca m’a fait du bien de la voir quitter la table. Depuis que ma sœur n’est plus là l’ambiance est très désagréable, pesante. Surtout qu’on a pas reçu de nouvelles de mon père depuis longtemps, alors on se pose des questions, on angoisse sans en parler à l’autre. J’ai entendu des murmures de voix, la porte qui se referme. Ma mère m’a appelé, je suis allée voir ce qui se passait. Je l’ai croisé à mi-chemin dans le couloir, elle avait une enveloppe de papier kraft immense à la main. Je me suis arrêtée de respirer. L’enveloppe, notre voisine avait reçu la même de la part de l’armée lorsque son fils est mort au front. Ma mère, ma maman, avait des yeux étranges lorsqu’elle me regardait. A ma grande surprise elle m’a tendu l’enveloppe. Sur elle il n’y avait pas de cachet de l’armée, juste mon nom, mon adresse et le tampon de la poste. Je n’ai pas compris tout de suite, ça faisait si longtemps que je n’attendais plus de réponse, j’avais cessé de penser à cette lettre, cesser d’espérer.
J’ai levé les yeux et ma mère me regardait toujours, elle attendait sûrement que je lui dise ce que c’était. J’ai préféré revenir à table, finir mon repas avec la lettre sur mes genoux. Après, j’ai tranquillement monté les marches jusqu’à ma chambre et verrouillé la porte. Là, je me suis assise sur mon lit. Non je ne me suis pas jetée sur cette enveloppe ! L’instant était grand pour moi, solennel. Il ferait date sur la frise chronologique de ma vie. J’ai saisi le coupe papier et doucement, tout doucement, j’ai ouvert l’enveloppe.
Une lettre, un mot. Une écriture assez ronde mais cabossée en même temps, lisible, à l’encre bleue. Il avait choisi de commencer par « Ma chère… ». Allez savoir pourquoi, j’étais fière qu’il m’appelle ainsi. Il avait été touché par ma lettre, selon lui il n’en recevait pas tant, il pouvait répondre à toutes. A cet instant j’étais jalouse : « je peux répondre à tout mon courrier ». Je n’aimais pas ça. Ca voulais dire que je n’étais pas seule. Je m’en doutais un peu mais ça me faisait mal de lire ça de sa main. Maintenant je me trouvais bête, honteuse : combien de filles comme moi avaient dû lui écrire la même chose, les mêmes mots ? J’étais la combientième à laquelle il répondait ainsi ? Je m’étais cru unique mais j’étais comme toutes les autres, au final. Son image me faisait me sentir plus vivante que jamais mais j’en avais oublié sa propre existence : chaque jour il croisait des gens, chaque jour il vivait quelque chose de différent que moi. Ce n’est qu’à ce moment là que j’ai réalisé que je n’avais même pas chercher à le connaitre vraiment. Sa lettre avait déclenché en moi un sentiment d’ignorance et de stupidité : j’avais été stupide de croire qu’il n’existait que pour moi, il existait pour des centaines de personnes, lui aussi avait une famille, des amis. Finalement, des tas de personnes le connaissaient mieux que moi alors que j’avais bêtement cru l’inverse.
Dernière édition par LadyRose le Dim 28 Nov - 17:52, édité 1 fois
Re: Les lettres d'Amérique (ouais je sais c'est pas top comme titre)
Dans ce chapitre, on a l'impression qu'elle est moins "gourde" (on va dire ça comme ça, même si elle ne l'est pas) qu'avant. Elle se rend compte que cette personne ne la connait même pas alors qu'elle l'aimait tellement, et qu'il appartient à tout le monde.
Je veux encore une suite XD
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Honey & Sugar- Encre Indélébile
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Localisation : Corse
Re: Les lettres d'Amérique (ouais je sais c'est pas top comme titre)
Haha, je retiens le "gourde" qui m'a bien fait rire car finalement c'est assez juste.
Je me sert beaucoup de mon expérience personnelle quand j'écris, j'espère que ça se ressent, je veux dire qu'on s'y croit ?
Je suis en ce moment même entrain de faire la suite (j'ai le traitement de texte ouvert), la seule chose c'est que finalement je trouve ça dommage d'avoir coupé ma troisième partie ici, du coup sa lecture de la lettre est arrêtée en plein milieu.
Je me sert beaucoup de mon expérience personnelle quand j'écris, j'espère que ça se ressent, je veux dire qu'on s'y croit ?
Je suis en ce moment même entrain de faire la suite (j'ai le traitement de texte ouvert), la seule chose c'est que finalement je trouve ça dommage d'avoir coupé ma troisième partie ici, du coup sa lecture de la lettre est arrêtée en plein milieu.
Re: Les lettres d'Amérique (ouais je sais c'est pas top comme titre)
Hop, encore une petite partie ! Non, finalement quand je vois tout ce que j'ai écris ça n'aurait jamais fait trois parties xD J'ai bien envie de faire une petite illustration pour cette histoire vu qu'elle commence à prendre de l'importance...
À cet instant j’arrêtais de lire la lettre. J’avais trop mal, je voulais pleurer mais je n’y arrivais pas. J’aurais voulu crier mais alors ma mère serait accouru. Finalement les larmes sont sorties, je n’arrêtais pas de dire tout bas : c’est impossible, c’est impossible. Et puis je me suis calmée et je l’ai reprise cette fichue lettre. Et je l’ai lu d’une traite.
Il me disait qu’il avait été surpris par mon courrier, parce qu’on ne lui avait encore jamais dit qu’il valait mieux pour lui de rester anonyme et de gagner moins d’argent que s’il avait été en tête d’affiche. J’avais écrit ça comme preuve de mon amour mais maintenant cela m’apparaissait comme une preuve d’égoïsme de ma part, je ne pensais qu’à mon bonheur et pas au sien. Bientôt je pourrais le voir dans une nouvelle production, me disait-il, une intrigue policière dans laquelle il serait parmi les seconds rôles. Il me disait d’aller la voir, de lui envoyer mon avis. Il terminait par : « Dans l’attente de votre prochaine lettre, W.S. ».
Maintenant que j’avais réalisé mon égoïsme, mon cœur était plein de doutes : écrivait-il à toutes se admiratrices qu’il voulait une autre lettre de leur part ou juste à moi ? Son film sortait la semaine prochaine, je devais aller le voir, mais par-dessus tout je devais me remettre en question, ainsi que mon amour pour lui, je devais effacer tout mon égoïsme, toute ma jalousie, pour ne penser enfin qu’à lui, qu’à son être dans toute sa simplicité.
C’est-ce que j’ai fait. Je n’ai pas totalement réussi mais je continue de faire de mon mieux. Je suis allé au cinéma et je l’ai donc revu. Toujours identique à lui-même, toujours flamboyant, incroyable. Il avait effectivement un petit rôle mais il s’en tirait merveilleusement bien. Je lui ai répondu, je suis folle. Je suis folle, je sais qu’il ne voulait pas vraiment que je lui réponde, il voulait juste être poli. Mais quelques fois je me surprend à me dire que non, peut-être qu’il veut réellement une réponse de ma part. Je ne sais plus trop quoi penser. Des fois, à force de réfléchir à ça, j’ai mal au ventre, j’ai envie de vomir. J’ai honte, il va me prendre pour une petite idiote. Parce qu’en plus je lui ai tout raconté : mon égoïsme, ma stupidité, ma prise de conscience et ma tentative de donner à mon amour un peu plus de pureté. Il va me prendre pour une folle, il va rire en me lisant et montrer ma lettre à tous ses amis, toute sa famille et sa femme se moquera de moi, ses enfants pousseront des éclats de rire en entendant les inepties que j’écris à leur père. J’ai peur, j’ai mal au ventre, je pleure.
Maintenant je respire. Ca fait des lustres que je vous ai parlé ! Je profite à nouveau de la vie, je suis à nouveau pleinement heureuse. J’ai reçu une seconde lettre. Cette fois-ci c’est moi qui est ouvert la porte au facteur, le pauvre je lui ai presque arraché des mains ! Et voici ce qu’il m’écrit : « je suis ravi que mon film vous ait plu, je suis de nouveau en plein tournage. C’est une production à gros budget, je ne peux vous en dévoiler le scénario pour le moment ». Je suis heureuse pour lui, que ça doit être beau de pouvoir vivre du métier d’acteur, non ? Excusez-moi, je raconte n’importe quoi, pour le coup je suis vraiment stupide mais… Il y a quelque chose d’autre dans cette lettre, quelque chose de magnifique, de fantastique, lisez vous-même : « (…) et puis vous savez, lorsqu’on vit seul comme moi ce n’est pas un problème de passer beaucoup de temps sur son lieu de travail ». Alors ? Alors ? Qu’en dites-vous ? Je suis la plus heureuse fille du monde entier. Je l’aime, je l’aime, je l’ai… Ah, visiblement la petite danse de la joie que je faisais à travers toute ma chambre a légèrement dérangée maman qui a entendu mes pas au rez-de-chaussée. Je dois me calmer, mais ce n’est pas possible ! Et oui, la joie que j’éprouve en apprenant sa situation prouve qu’au fond je n’avais pas totalement renoncé à ma jalousie. Mais qu’importe ! D’ailleurs à ce sujet il m’a écrit qu’il était honoré de savoir que quelqu’un pouvait l’aimer à ce point à l’autre bout de la planète, sans jamais l’avoir réellement rencontré. Tant de bonheur rien que pour moi ! Ca ne m’était pas arrivé depuis longtemps, ça fait du bien. Je dois lui écrire, maintenant j’en suis certaine, il me répondra.
À cet instant j’arrêtais de lire la lettre. J’avais trop mal, je voulais pleurer mais je n’y arrivais pas. J’aurais voulu crier mais alors ma mère serait accouru. Finalement les larmes sont sorties, je n’arrêtais pas de dire tout bas : c’est impossible, c’est impossible. Et puis je me suis calmée et je l’ai reprise cette fichue lettre. Et je l’ai lu d’une traite.
Il me disait qu’il avait été surpris par mon courrier, parce qu’on ne lui avait encore jamais dit qu’il valait mieux pour lui de rester anonyme et de gagner moins d’argent que s’il avait été en tête d’affiche. J’avais écrit ça comme preuve de mon amour mais maintenant cela m’apparaissait comme une preuve d’égoïsme de ma part, je ne pensais qu’à mon bonheur et pas au sien. Bientôt je pourrais le voir dans une nouvelle production, me disait-il, une intrigue policière dans laquelle il serait parmi les seconds rôles. Il me disait d’aller la voir, de lui envoyer mon avis. Il terminait par : « Dans l’attente de votre prochaine lettre, W.S. ».
Maintenant que j’avais réalisé mon égoïsme, mon cœur était plein de doutes : écrivait-il à toutes se admiratrices qu’il voulait une autre lettre de leur part ou juste à moi ? Son film sortait la semaine prochaine, je devais aller le voir, mais par-dessus tout je devais me remettre en question, ainsi que mon amour pour lui, je devais effacer tout mon égoïsme, toute ma jalousie, pour ne penser enfin qu’à lui, qu’à son être dans toute sa simplicité.
C’est-ce que j’ai fait. Je n’ai pas totalement réussi mais je continue de faire de mon mieux. Je suis allé au cinéma et je l’ai donc revu. Toujours identique à lui-même, toujours flamboyant, incroyable. Il avait effectivement un petit rôle mais il s’en tirait merveilleusement bien. Je lui ai répondu, je suis folle. Je suis folle, je sais qu’il ne voulait pas vraiment que je lui réponde, il voulait juste être poli. Mais quelques fois je me surprend à me dire que non, peut-être qu’il veut réellement une réponse de ma part. Je ne sais plus trop quoi penser. Des fois, à force de réfléchir à ça, j’ai mal au ventre, j’ai envie de vomir. J’ai honte, il va me prendre pour une petite idiote. Parce qu’en plus je lui ai tout raconté : mon égoïsme, ma stupidité, ma prise de conscience et ma tentative de donner à mon amour un peu plus de pureté. Il va me prendre pour une folle, il va rire en me lisant et montrer ma lettre à tous ses amis, toute sa famille et sa femme se moquera de moi, ses enfants pousseront des éclats de rire en entendant les inepties que j’écris à leur père. J’ai peur, j’ai mal au ventre, je pleure.
Maintenant je respire. Ca fait des lustres que je vous ai parlé ! Je profite à nouveau de la vie, je suis à nouveau pleinement heureuse. J’ai reçu une seconde lettre. Cette fois-ci c’est moi qui est ouvert la porte au facteur, le pauvre je lui ai presque arraché des mains ! Et voici ce qu’il m’écrit : « je suis ravi que mon film vous ait plu, je suis de nouveau en plein tournage. C’est une production à gros budget, je ne peux vous en dévoiler le scénario pour le moment ». Je suis heureuse pour lui, que ça doit être beau de pouvoir vivre du métier d’acteur, non ? Excusez-moi, je raconte n’importe quoi, pour le coup je suis vraiment stupide mais… Il y a quelque chose d’autre dans cette lettre, quelque chose de magnifique, de fantastique, lisez vous-même : « (…) et puis vous savez, lorsqu’on vit seul comme moi ce n’est pas un problème de passer beaucoup de temps sur son lieu de travail ». Alors ? Alors ? Qu’en dites-vous ? Je suis la plus heureuse fille du monde entier. Je l’aime, je l’aime, je l’ai… Ah, visiblement la petite danse de la joie que je faisais à travers toute ma chambre a légèrement dérangée maman qui a entendu mes pas au rez-de-chaussée. Je dois me calmer, mais ce n’est pas possible ! Et oui, la joie que j’éprouve en apprenant sa situation prouve qu’au fond je n’avais pas totalement renoncé à ma jalousie. Mais qu’importe ! D’ailleurs à ce sujet il m’a écrit qu’il était honoré de savoir que quelqu’un pouvait l’aimer à ce point à l’autre bout de la planète, sans jamais l’avoir réellement rencontré. Tant de bonheur rien que pour moi ! Ca ne m’était pas arrivé depuis longtemps, ça fait du bien. Je dois lui écrire, maintenant j’en suis certaine, il me répondra.
Re: Les lettres d'Amérique (ouais je sais c'est pas top comme titre)
Il me semble que c'est l'avant-avant dernière partie (et cette fois j'en suis presque sûre vu que j'ai quasiment fini d'écrire la totalité de l'histoire). Le dénouement est proche... *voix mystérieuse*
Tout ce que j’ai réussi à sauver ce sont ses lettres. Elles étaient reliées en paquet, cachées au fond de ma valise d’urgence. A part ça il ne reste plus rien de la maison. Avant de partir papa nous avait creusé un abri selon les consignes de sécurité marquées sur le tract de l’armée. Je ne pensais pas qu’il me servirai vraiment un jour. Je n’arrive pas à réaliser : la maison est détruite, maman est morte dedans. Je ne comprend pas, ce n’est pas possible, je ne comprend pas. Je ne sais pas, je ne comprend pas. Ils m’ont emmené ici, à l’hôpital, pour voir si je n’avais rien. Mais non, je n’ai rien, je ne comprend pas, il faut qu’on m’explique. Je pleure, je cris : je n’ai plus de famille, je n’ai plus de maison, je n’ai plus rien et même le jeune soldat devant moi n’arrivera à me calmer avec ses paroles. Je lui crie dessus, je le griffe, je souffre alors la Terre entière doit avoir mal avec moi sinon ce serait injuste ! Mais le monde est injuste ! Je n’ai rien fait, je ne leur ai rien fait alors pourquoi moi ? Pourquoi moi ? Je ne comprend pas, je ne comprend pas ! Dites-moi pourquoi !
Au début ils ont voulu m’envoyer à la campagne, avec les autres. Mais finalement ils ont trouvé que j’étais trop vieille et qu’il valait mieux que je reste ici à m’occuper des enfants avec eux. Sous les bombes. Je n’ai rien dit, ils ont cru que j’étais d’accord. Je les ai aidé. Toute la journée à soigner les malades, les uns avec des maladies, les autres blessés plus ou moins gravement. Je ne suis même pas majeure et je dois voir tous les jours des grands brûlés, des membres arrachés dans des explosions, du sang. Je suis fatiguée, je n’en peux plus. Des fois avant de dormir je pense à lui, je pleure et je me dis « pitié, faites qu’il ne croit pas que je l’ai laissé, que je ne pense plus à lui ». On s’est envoyé tellement de lettres, on s’est écrit des milliers de mots l’un à l’autre jusqu‘au jour de l’explosion. Je sanglote, je n’en peux plus. Pitié, faites qu’il aille bien, pitié sortez-moi d’ici…
La guerre dure toujours. Dès que j’ai été majeure ils m’ont jeté dehors. C’est parce que j’ai refusé de continuer à les aider à l’hôpital. J’ai trimé comme une acharnée pour eux pendant deux ans, j’ai fait tout ce qu’ils me demandaient mais je commençais à devenir folle. La nuit je faisais des rêves de sang. Quoi? Mon acteur ? mon amour ? Oui, j’y pense toujours. C’est lui qui m’a aidé à tenir. Rien que l’odeur de ses lettres me donnait du courage. Sans ça je crois que j’aurais pu faire une chose horrible. Une fois j’ai failli. C’était quelques mois après mon arrivée. Je vous le jure, j’étais vraiment mal. Ca m’a paru une évidence de vouloir arrêter tout ça. Et comme je ne pouvais pas tuer tout le monde, j’ai décidé de me faire disparaitre. Mais j’ai senti le paquet de lettres contre ma poitrine, j’ai senti leur odeur. J’ai serré les dents, plissé les yeux et dans ma tête j’ai lentement articulé : « Pas moi, pas maintenant, ne le fais pas, au moins pour lui ». Et j’ai continué de me battre, chaque jour, chaque heure, chaque minute.
Tout ce que j’ai réussi à sauver ce sont ses lettres. Elles étaient reliées en paquet, cachées au fond de ma valise d’urgence. A part ça il ne reste plus rien de la maison. Avant de partir papa nous avait creusé un abri selon les consignes de sécurité marquées sur le tract de l’armée. Je ne pensais pas qu’il me servirai vraiment un jour. Je n’arrive pas à réaliser : la maison est détruite, maman est morte dedans. Je ne comprend pas, ce n’est pas possible, je ne comprend pas. Je ne sais pas, je ne comprend pas. Ils m’ont emmené ici, à l’hôpital, pour voir si je n’avais rien. Mais non, je n’ai rien, je ne comprend pas, il faut qu’on m’explique. Je pleure, je cris : je n’ai plus de famille, je n’ai plus de maison, je n’ai plus rien et même le jeune soldat devant moi n’arrivera à me calmer avec ses paroles. Je lui crie dessus, je le griffe, je souffre alors la Terre entière doit avoir mal avec moi sinon ce serait injuste ! Mais le monde est injuste ! Je n’ai rien fait, je ne leur ai rien fait alors pourquoi moi ? Pourquoi moi ? Je ne comprend pas, je ne comprend pas ! Dites-moi pourquoi !
Au début ils ont voulu m’envoyer à la campagne, avec les autres. Mais finalement ils ont trouvé que j’étais trop vieille et qu’il valait mieux que je reste ici à m’occuper des enfants avec eux. Sous les bombes. Je n’ai rien dit, ils ont cru que j’étais d’accord. Je les ai aidé. Toute la journée à soigner les malades, les uns avec des maladies, les autres blessés plus ou moins gravement. Je ne suis même pas majeure et je dois voir tous les jours des grands brûlés, des membres arrachés dans des explosions, du sang. Je suis fatiguée, je n’en peux plus. Des fois avant de dormir je pense à lui, je pleure et je me dis « pitié, faites qu’il ne croit pas que je l’ai laissé, que je ne pense plus à lui ». On s’est envoyé tellement de lettres, on s’est écrit des milliers de mots l’un à l’autre jusqu‘au jour de l’explosion. Je sanglote, je n’en peux plus. Pitié, faites qu’il aille bien, pitié sortez-moi d’ici…
La guerre dure toujours. Dès que j’ai été majeure ils m’ont jeté dehors. C’est parce que j’ai refusé de continuer à les aider à l’hôpital. J’ai trimé comme une acharnée pour eux pendant deux ans, j’ai fait tout ce qu’ils me demandaient mais je commençais à devenir folle. La nuit je faisais des rêves de sang. Quoi? Mon acteur ? mon amour ? Oui, j’y pense toujours. C’est lui qui m’a aidé à tenir. Rien que l’odeur de ses lettres me donnait du courage. Sans ça je crois que j’aurais pu faire une chose horrible. Une fois j’ai failli. C’était quelques mois après mon arrivée. Je vous le jure, j’étais vraiment mal. Ca m’a paru une évidence de vouloir arrêter tout ça. Et comme je ne pouvais pas tuer tout le monde, j’ai décidé de me faire disparaitre. Mais j’ai senti le paquet de lettres contre ma poitrine, j’ai senti leur odeur. J’ai serré les dents, plissé les yeux et dans ma tête j’ai lentement articulé : « Pas moi, pas maintenant, ne le fais pas, au moins pour lui ». Et j’ai continué de me battre, chaque jour, chaque heure, chaque minute.
Re: Les lettres d'Amérique (ouais je sais c'est pas top comme titre)
Je prenais ton avant-dernier texte posté avec humour, j'allais dire "W-S, Will Smith !? " mais finalement je vais me retenir. J'étais plutôt heureuse à la fin de ce texte, mais en lisant le dernier posté j'ai perdu toute ma joie XD Je me pose beaucoup de question sur la façon dont tu vas terminer cette histoire, si cette fille va envoyer des lettres à son amour...
Quelle est la date de ton récit ? Je me posais la question en lisant..
Quelle est la date de ton récit ? Je me posais la question en lisant..
Honey & Sugar- Encre Indélébile
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Re: Les lettres d'Amérique (ouais je sais c'est pas top comme titre)
Ah, mince ! Je m'en étais même pas rendu compte pour Will Smith
Ben zut, en plus j'aime bien Will Smith mais vite fait... Bon tant pis, à ton avis il vaut mieux que je change ce détail ?
Alors la date... justement une question que je me posais tout à l'heure.
Disons que le récit commence en 1939 et que cette jeune fille a 17 ans. La majorité de l'époque était placée à 21 ans, nous sommes donc en 1943 lorsque notre héroïne sort de l'hôpital.
AVANT-DERNIERE PARTIE et là je suis sûre de chez sûre
Et à présent j’étais là, dans ma ville adorée. Je ne savais pas quoi faire alors je suis allé chez moi. Mais les rues avaient changées. Il n’y avait même plus de rues, en fait. Il y avait un champs immense de gravats. Je croyais que la périphérie serait moins touchée que le centre de la ville, mais non. C’était l’inverse. Je suis revenue sur mes pas. Au bout d’un moment je me suis mise à courir ; je voulais retrouver les gens, la civilisation. Je courais, courais. Et soudain je me suis retrouvée dans un endroit plein de monde. C’était tellement étrange de tomber sur un tel rassemblement de gens au détour d’une rue. J’ai regardé autour de moi longtemps, très longtemps, avant de comprendre que j’étais dans Eton’s Street. Est-ce que j’étais arrivée ici par hasard ou bien inconsciemment m’étais-je dirigé vers le second endroit qui m’étais familier ? Je ne sais pas.
Il y avait beaucoup de monde près du cinéma. « Ce » cinéma. Le titre du film clignotais en rouge sur le fronton. C’était bizarre. Tout rassemblement était interdit car trop dangereux. Pourtant les gens ne semblaient pas affolés. Même les avions semblaient avoir disparus. J’écoutais les conversations tout en me dirigeant tant bien que mal vers le cinéma. J’étais attirée par lui, hypnotisée presque. Il me rappelait tellement de souvenirs. J’étais fine, je n’avais pas de mal à passer entre les gens. J’étais devenue un genre d’anguille, je filais à travers la foule tout droit en direction du bâtiment. Et puis je réfléchissais : pour qu’un rassemblement soit autorisé il fallait un événement important. Mais il y avait eu des tas de films depuis le début de la guerre et ce n’est pour autant que les gens se regroupaient ainsi. Et soudain j’ai entendu un nom dans la foule : Robert Chaney. Oui, je connaissais cet acteur, j’avais vu plusieurs de ses films. Talentueux, plutôt beau. Toutes mes amies et ma sœur en étaient folles, je me souviens maintenant. Alors tout ça c’était pour lui ? Il venait présenter son dernier film à Londres, c’était donc un grand événement pour la moitié de la population…
J’étais désormais arrivée aux portes du cinéma, aux premières loges. Je m’engouffrais avec le flux de spectateurs à l’intérieur. Ils avaient spécialement aménagé l’endroit. On avait accroché des rideaux rouges et installé une estrade en-dessous de l’écran. Je me suis retrouvée collée à la scène. Sur elle il y avait une longue table en bois claire et derrière quatre ou cinq chaises. J’ai attendu, attendu.
Ben zut, en plus j'aime bien Will Smith mais vite fait... Bon tant pis, à ton avis il vaut mieux que je change ce détail ?
Alors la date... justement une question que je me posais tout à l'heure.
Disons que le récit commence en 1939 et que cette jeune fille a 17 ans. La majorité de l'époque était placée à 21 ans, nous sommes donc en 1943 lorsque notre héroïne sort de l'hôpital.
AVANT-DERNIERE PARTIE et là je suis sûre de chez sûre
Et à présent j’étais là, dans ma ville adorée. Je ne savais pas quoi faire alors je suis allé chez moi. Mais les rues avaient changées. Il n’y avait même plus de rues, en fait. Il y avait un champs immense de gravats. Je croyais que la périphérie serait moins touchée que le centre de la ville, mais non. C’était l’inverse. Je suis revenue sur mes pas. Au bout d’un moment je me suis mise à courir ; je voulais retrouver les gens, la civilisation. Je courais, courais. Et soudain je me suis retrouvée dans un endroit plein de monde. C’était tellement étrange de tomber sur un tel rassemblement de gens au détour d’une rue. J’ai regardé autour de moi longtemps, très longtemps, avant de comprendre que j’étais dans Eton’s Street. Est-ce que j’étais arrivée ici par hasard ou bien inconsciemment m’étais-je dirigé vers le second endroit qui m’étais familier ? Je ne sais pas.
Il y avait beaucoup de monde près du cinéma. « Ce » cinéma. Le titre du film clignotais en rouge sur le fronton. C’était bizarre. Tout rassemblement était interdit car trop dangereux. Pourtant les gens ne semblaient pas affolés. Même les avions semblaient avoir disparus. J’écoutais les conversations tout en me dirigeant tant bien que mal vers le cinéma. J’étais attirée par lui, hypnotisée presque. Il me rappelait tellement de souvenirs. J’étais fine, je n’avais pas de mal à passer entre les gens. J’étais devenue un genre d’anguille, je filais à travers la foule tout droit en direction du bâtiment. Et puis je réfléchissais : pour qu’un rassemblement soit autorisé il fallait un événement important. Mais il y avait eu des tas de films depuis le début de la guerre et ce n’est pour autant que les gens se regroupaient ainsi. Et soudain j’ai entendu un nom dans la foule : Robert Chaney. Oui, je connaissais cet acteur, j’avais vu plusieurs de ses films. Talentueux, plutôt beau. Toutes mes amies et ma sœur en étaient folles, je me souviens maintenant. Alors tout ça c’était pour lui ? Il venait présenter son dernier film à Londres, c’était donc un grand événement pour la moitié de la population…
J’étais désormais arrivée aux portes du cinéma, aux premières loges. Je m’engouffrais avec le flux de spectateurs à l’intérieur. Ils avaient spécialement aménagé l’endroit. On avait accroché des rideaux rouges et installé une estrade en-dessous de l’écran. Je me suis retrouvée collée à la scène. Sur elle il y avait une longue table en bois claire et derrière quatre ou cinq chaises. J’ai attendu, attendu.
Re: Les lettres d'Amérique (ouais je sais c'est pas top comme titre)
Pour W.S, tu n'as qu'à laisser c'est pas grave du tout X'D
Je ne sais pas vraiment quoi dire sur ce texte, c'est peut être mon préféré après l'avant-dernier posté, on voit qu'elle a vraiment muri et qu'elle est perdue..
Je ne sais pas vraiment quoi dire sur ce texte, c'est peut être mon préféré après l'avant-dernier posté, on voit qu'elle a vraiment muri et qu'elle est perdue..
Honey & Sugar- Encre Indélébile
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Re: Les lettres d'Amérique (ouais je sais c'est pas top comme titre)
Héhé merci !
Ne jamais dire jamais. Ceci n'est pas la fin de mon histoire mais l'avant dernière partie, la dernière partie je la poste ce soir.
Suspense-suspense xD
J’attend toujours. Ca va faire plus d’une demi-heure que je suis ici mais la salle se remplie encore. J’entend une clameur au loin, dehors : des gens protestent, on ferme les portes. La salle devient noire. Le silence. Et puis soudain la scène seule s’illumine et Robert Chaney, suivit par trois personnes, sort des coulisses. La foule lance un tonnerre d’applaudissements. La célébrité s’incline pour saluer son public, et les trois autres font de même. Le réalisateur commence à parler et aussitôt j’entend de drôles de bruits dans un coin de la salle. Je crois que c’est la presse, mais je n’en suis pas certaine. Puis c’est au tour de Chaney de se lever et de prendre la parole. Moi il ne m’intéresse pas. Alors je regarde autour de moi. Et puis je regarde le réalisateur. Il porte une attention particulière aux paroles de Chaney. Il opine de la tête constamment, presque à chaque mot de sa vedette. A côté de lui la chaise vide de l’acteur. Puis une femme, très belle. Elle a de jolis cheveux blonds et courts. Son maquillage lui fait un regard de biche et une toute petite bouche délicate. Elle sourit en direction des photographes.
Et là mon cœur s’affole. Je suis devenue sourde, je n’entend plus rien. Je le vois juste lui. Oui, lui. Je n’arrive pas à croire, à réaliser, qu’il est ici, à trois mètres à peine de moi. Il est calme, il écoute. Il tourne la tête dans une autre direction que la mienne. Je suis là ! Je suis là ! Et je vous aime toujours autant, je vous demande pardon de ne pas vous avoir répondu, je vous demande pardon mais je ne pouvais plus vous répondre. Voilà ce que je pense, mais je ne peux pas lui dire. Qu’est-ce que je fais ? Je cris ? Je ne peux pas, il me prendrait pour une folle. En plus il ne m’a jamais vu. J’aurais temps aimé lui envoyer une photo, mais avec quel argent ? Qu’est-ce que je peux faire ? On lui pose une question, il répond tranquillement. Il semble si loin… Je ne sais pas, je n’ose pas.
Ne jamais dire jamais. Ceci n'est pas la fin de mon histoire mais l'avant dernière partie, la dernière partie je la poste ce soir.
Suspense-suspense xD
J’attend toujours. Ca va faire plus d’une demi-heure que je suis ici mais la salle se remplie encore. J’entend une clameur au loin, dehors : des gens protestent, on ferme les portes. La salle devient noire. Le silence. Et puis soudain la scène seule s’illumine et Robert Chaney, suivit par trois personnes, sort des coulisses. La foule lance un tonnerre d’applaudissements. La célébrité s’incline pour saluer son public, et les trois autres font de même. Le réalisateur commence à parler et aussitôt j’entend de drôles de bruits dans un coin de la salle. Je crois que c’est la presse, mais je n’en suis pas certaine. Puis c’est au tour de Chaney de se lever et de prendre la parole. Moi il ne m’intéresse pas. Alors je regarde autour de moi. Et puis je regarde le réalisateur. Il porte une attention particulière aux paroles de Chaney. Il opine de la tête constamment, presque à chaque mot de sa vedette. A côté de lui la chaise vide de l’acteur. Puis une femme, très belle. Elle a de jolis cheveux blonds et courts. Son maquillage lui fait un regard de biche et une toute petite bouche délicate. Elle sourit en direction des photographes.
Et là mon cœur s’affole. Je suis devenue sourde, je n’entend plus rien. Je le vois juste lui. Oui, lui. Je n’arrive pas à croire, à réaliser, qu’il est ici, à trois mètres à peine de moi. Il est calme, il écoute. Il tourne la tête dans une autre direction que la mienne. Je suis là ! Je suis là ! Et je vous aime toujours autant, je vous demande pardon de ne pas vous avoir répondu, je vous demande pardon mais je ne pouvais plus vous répondre. Voilà ce que je pense, mais je ne peux pas lui dire. Qu’est-ce que je fais ? Je cris ? Je ne peux pas, il me prendrait pour une folle. En plus il ne m’a jamais vu. J’aurais temps aimé lui envoyer une photo, mais avec quel argent ? Qu’est-ce que je peux faire ? On lui pose une question, il répond tranquillement. Il semble si loin… Je ne sais pas, je n’ose pas.
Re: Les lettres d'Amérique (ouais je sais c'est pas top comme titre)
Dernière partie, le dénouement final ! Oui enfin il y a un épilogue mais disons que c'est "the great last part" =)
Mais voici que tout d’un coup tous les quatre ils se lèvent. La conférence est finie, ils vont partir ! Il laisse poliment passer la jeune femme avant lui, puis le réalisateur, puis Chaney. Il va partir. Déjà les lumières s’éteignent peu à peu, le film va commencer. Je… Je… Les lettres, les lettres ! J’en sors une, n’importe laquelle. Je la tire si brusquement de dessous mon manteau que j’envoie les autres valser sur le sol. Je lance l’enveloppe qui va heurter sa cheville. Et les lumières s’éteignent définitivement. L’a-t-il sentie ? L’a-t-il vu ? L’a-t-il ramassée ?
Je vais pleurer. Je me penche pour essayer de ramasser les lettres parterre. Mais mes voisins en ont piétinés la plupart. Certaines sont parties sous l’estrade, je crois. Je ne vois rien, il fait trop noir. J’entend des « chut » parce que je fais trop de bruit et je pousse tout le monde. On me donne des coups de coude dans les côtes. Ca y est je pleure. J’essaye de ne pas trop renifler. Et puis tout d’un coup je sens une main contre ma joue. Elle va jusqu’à mes yeux et à un sursaut parce qu’elle sent mes larmes. La main me prend le menton entre le pouce et l’index. Elle tient mon visage et me force à regarder dans sa direction. Je le vois. Sa bouche s’entrouvre. Il me demande : « Vous ? ». Sa voix est douce, elle roule lentement. Je lui répond entre deux sanglots : « Oui ! ».
A la lueur de l’écran je le regarde. Maintenant je peux vous répondre : ses yeux sont gris-verts. Il parait qu’il y a des gens qui peuvent voir l’avenir dans les yeux. Pitié, faite que je sois de ceux-là, car quand je regarde ses yeux, je me vois moi.
Mais voici que tout d’un coup tous les quatre ils se lèvent. La conférence est finie, ils vont partir ! Il laisse poliment passer la jeune femme avant lui, puis le réalisateur, puis Chaney. Il va partir. Déjà les lumières s’éteignent peu à peu, le film va commencer. Je… Je… Les lettres, les lettres ! J’en sors une, n’importe laquelle. Je la tire si brusquement de dessous mon manteau que j’envoie les autres valser sur le sol. Je lance l’enveloppe qui va heurter sa cheville. Et les lumières s’éteignent définitivement. L’a-t-il sentie ? L’a-t-il vu ? L’a-t-il ramassée ?
Je vais pleurer. Je me penche pour essayer de ramasser les lettres parterre. Mais mes voisins en ont piétinés la plupart. Certaines sont parties sous l’estrade, je crois. Je ne vois rien, il fait trop noir. J’entend des « chut » parce que je fais trop de bruit et je pousse tout le monde. On me donne des coups de coude dans les côtes. Ca y est je pleure. J’essaye de ne pas trop renifler. Et puis tout d’un coup je sens une main contre ma joue. Elle va jusqu’à mes yeux et à un sursaut parce qu’elle sent mes larmes. La main me prend le menton entre le pouce et l’index. Elle tient mon visage et me force à regarder dans sa direction. Je le vois. Sa bouche s’entrouvre. Il me demande : « Vous ? ». Sa voix est douce, elle roule lentement. Je lui répond entre deux sanglots : « Oui ! ».
A la lueur de l’écran je le regarde. Maintenant je peux vous répondre : ses yeux sont gris-verts. Il parait qu’il y a des gens qui peuvent voir l’avenir dans les yeux. Pitié, faite que je sois de ceux-là, car quand je regarde ses yeux, je me vois moi.
Re: Les lettres d'Amérique (ouais je sais c'est pas top comme titre)
Je trouve la fin très belle, car il la rencontre enfin, c'est ce que l'on attendait depuis un moment ! Pour la peine je souhaite une suite, je m'imagine une suite à cette rencontre, vraiment très beau !
Honey & Sugar- Encre Indélébile
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Re: Les lettres d'Amérique (ouais je sais c'est pas top comme titre)
5561 mots, trois (bonnes) heures de travail, un budget titanesque de 3 547 487 dollars (non, non, là je m'emballe xD).
Tout ça pour dire que je suis contente d'avoir enfin terminé cette histoire (la plus longue que j'ai écrite). Malgré quelques petits ratés je l'aime beaucoup, j'espère que vous trouverez la fin à la hauteur !
Tout ça pour dire que je suis contente d'avoir enfin terminé cette histoire (la plus longue que j'ai écrite). Malgré quelques petits ratés je l'aime beaucoup, j'espère que vous trouverez la fin à la hauteur !
EPILOGUE
A l’époque je stagnais. Je n’arrivais pas à me sortir des petits rôles qu’on m’assignait à chaque fois que je réussissais une audition. Oui, d’accord, je vivais quand même confortablement, je n’avais pas de souci de ce côté-là. Mais tout de même, la grande carrière que j’attendais ne venait pas.
De temps en temps le facteur m’apportait autre chose que des factures ou des réponses pour des castings. Des fois, il m’apportait des lettres d’admiratrices. La première que j’ai reçu je l’ai gardé, c’était un symbole, je devenais enfin un peu connu. Je répondais toujours poliment. Déjà parce que je n’en recevais pas beaucoup alors ça me laissait le temps de répondre. Et puis aussi je passais ma vie sur les tournages, parmi beaucoup de monde, du bruit, des couleurs etc… Alors quand je rentrais chez moi c’était toujours un gros contraste. J’avais beau mettre la radio ça ne changeait rien. Il me manquait quelqu’un. Vous imaginez bien quelle joie c’était pour moi de recevoir du courrier un peu plus personnel que la facture de gaz. Ca me faisait du bien.
Un jour, j’ai eu une surprise. En lisant la dernière lettre qui venait d’arriver - une lettre très touchante - je m’aperçu que l’expéditrice avait une manière singulière d’écrire. Certaines règles de grammaires étaient inexactes, certains mots étaient peu usités par chez nous. L’enveloppe trainait sur un coin de la table et c’est lorsque je lu l’adresse de la jeune fille qu’arriva ma surprise. L’enveloppe venait non pas d’un Etat américain mais de Londres. Londres où il y avait la guerre et où, selon la radio, les privations n’étaient pas rares. C’est à ce moment là que j’ai commencé à ressentir un genre de sympathie pour cette jeune personne à des milliers de kilomètres de moi. Je lui ai répondu, peut-être de manière un peu plus longue que d’habitude, d’ailleurs.
Et puis quelques temps plus tard, une autre surprise. Elle m’avait elle aussi répondu. J’ai beaucoup ri en lisant sa lettre. Quelle était drôle cette demoiselle ! Elle semblait tantôt souriante et d’humeur joyeuse, tantôt elle devenait sérieuse et réfléchie. Mais ça m’a fait plaisir. Elle pensait à moi, certes d’une manière un peu étrange, mais elle pensait à moi. Je lui ai renvoyé une lettre. Elle m’a répondu. Je lui ai écrit à nouveau. Elle m’a encore envoyé un message. Ca a duré pendant un an à peu près. Au début je lui répondais par simple politesse, mais très vite c’est devenue une amie pour moi. Une vraie amie, pas juste une vague présence qui n‘apparaissait qu‘avec les lettres et disparaissait une fois celles-ci lues. Je n’ai jamais songé à lui envoyer une photo de moi ou à lui demander une photo d’elle…
Au bout d’un moment, après une dernière lettre, je n’ai plus eu de nouvelles. Pendant des mois, plus rien. Je lui ai envoyé cinq autres courriers. Avait-elle déménagé ? N’avait-elle plus d’argent ? Avais-je dit quelque chose de mal ? Mais souvent, surtout quand j’écoutais la radio, je pensais aux bombes. Ici, on nous annonçait juste le nombre de morts, on ne citait pas de noms. J’avais peur pour elle. C’est en postant la cinquième lettre que j’ai compris que je ressentais peut-être un peu plus pour cette demoiselle que de l’amitié. Au début je ne l’ai pas vraiment admis. Enfin, vous comprenez, je suis en permanence dans le monde du spectacle où tous les effets sont bons pour donner l’illusion au spectateur que l’histoire est réelle. J’avais l’impression d’avoir enfin obtenu le rôle principal mais dans un film de romance.
J’ai été voir Bobby. C’est une connaissance d’assez longue date, un type plutôt sympa. Je lui ai raconté mon histoire, sans citer les noms, bien sûr… Il m’a répondu qu’il ne savais pas ce que le type dont je lui parlais allait faire, mais qu’il savait déjà quel était mon avenir. En effet, Bobby, alias Robert Chaney l’idole des minettes et des dames respectables, allait jouer dans un film, une sacrée production. Il avait parlé de moi au réalisateur : le second rôle était à moi sans que j’ai à passer de casting. J’aurais accepté de toutes les manières - il faut bien vivre - mais cette fois-ci un projet me vint.
Même si je vivais tout à fait correctement, je n’avais pas assez d’argent pour me payer un voyage en Europe. Mais mon sang ne fit qu’un tour lorsqu’il me parla d’une certaine avant-première à Londres. Et le voyage tous frais payés ! Une chance ? Un miracle. Pendant deux ans je n’ai pensé qu’à une chose : « attend moi ».
Le soir de la première j’étais très anxieux, je n’avais jamais fait ce genre de conférence. Heureusement Bobby et le réalisateur monopolisaient l’attention alors j’avais le temps de réfléchir. Comment la retrouver ? Aller dans toutes les maisons, les hôpitaux, les refuges de Londres me prendrait des mois. Et si elle n’était plus en ville ? Ou, ma plus grande angoisse, si elle n’était plus du tout ? Des fois je m’imaginais apprenant son décès. A d’autres moment je me voyais marchant à travers toute la ville et la croisant soudainement au coin d’une rue. Je ne me représentais jamais son visage, c’était toujours un masque noir sur sa tête que je voyais.
On ne m’a posé qu’une seule question durant toute la conférence et j’étais plutôt content de m’a réponse. Mais le spectacle était fini et les lumières s’éteignaient enfin. J’étais tellement dans mes rêveries que je laissais machinalement passer mes trois collègues avant moi. Et puis au moment où j’atteignais les coulisses à mon tour, une douleur à la cheville me fit sortir de mes pensées. Je me retournais mais déjà les lumières étaient éteintes. Je revins sur mes pas et je cherchais le projectile à tâtons. Je balayais le sol avec mes mains jusqu’à ce que je sente une surface différente, plus lisse. Je fis glissé ce qui me sembla être un genre d’enveloppe. C’était ça.
Bobby m’avait vu et était hilare. « Ah ! Les admiratrices sont prêtes à tout pour tenter d’obtenir un regard de ma part ». Je riais aussi. Jusqu’à ce que je remarque l’adresse. C’était son adresse à elle, écrite de ma main. Je n’ai pas compris tout de suite que ça pouvait être elle en personne qui m’ait lancé l’enveloppe, ça me paraissait trop irréel. Bobby me lança un drôle de regard. « T’es tout blanc, ça va ? ». Je ne me rappelle-même plus si je lui ai répondu. Tout ce dont je me souviens c’est ma course jusqu’au public. Je voyais à peu près l’endroit où elle devait se trouver. Un petit remue ménage à quelques mètres de moi m’invita à continuer tout droit. Je longeais l’estrade. Et tout d’un coup j’ai débouché sur un espace vide devant moi. Enfin pas tout à fait vide car à bien y regarder il y avait quelqu’un à genoux sur le sol qui faisait un peu de bruit en essayant d’étouffer ses reniflements.
Je ne sais pas pourquoi mais instinctivement je lui ai touché la joue pour qu’elle me remarque. En voyant cette silhouette j’avais désormais la conviction presque certaine que c’était elle. Elle pleurait, ses yeux étaient trempés. J’était tellement impatient de la voir que je n’ai pas pu m’empêcher de lui tourner le menton pour pouvoir enfin l’observer.
Maintenant j’en étais sûr, c’était elle, la façon dont elle me regardait. J’ai posé inutilement la question : « Vous ? ». J’ai à peine entendu son « Oui ! ». Je regardais juste les yeux de ma petite demoiselle, plantés droit dans les miens, comme à la recherche d’une réponse à une question que je ne connaissais pas.
Mon épouse s’est révélée être la même que dans ses lettres : heureuse, drôle, vive, mais aussi sérieuse, incertaine et colère. En bref, je n’ai pas été déçu par son petit caractère. Je crois qu’elle non plus n’a pas été déçue par le mien. Pour nous deux se fut un aller simple pour l’Amérique, du moins jusqu’à la fin de la guerre. Quand celle-ci se termina pour de bon, ma demoiselle voulut absolument retourner chez elle (le mal du pays). Ce fut une décision difficile à prendre car retourner là-bas signifiait arrêter ma carrière d’acteur pour de bon. Mais comment résister à ma jolie petite épouse ? Avec nos économies et l’argent gagné grâce à l’argent de la vente de la maison, nous avons racheté et reconstruit le petit pavillon de son enfance.
Ah oui ! Rien de plus dur pour moi que d’arrêter mon métier qui était aussi ma passion. Alors je me suis mis au théâtre. Au début j’ai enchaîné les petits rôles - je commençais a y être habitué - et puis un beau jour j’ai décroché le rôle titre. Et ma foi, j’ai plutôt bien réussi ma reconversion ! Là, j’en recevais des lettres d’admiratrices. Les gens voulaient se divertir, oublier la guerre, alors le public ne manquait pas.
Mais tout de même, ma plus grande admiratrice était, est, et restera toujours, ma petite demoiselle !
De temps en temps le facteur m’apportait autre chose que des factures ou des réponses pour des castings. Des fois, il m’apportait des lettres d’admiratrices. La première que j’ai reçu je l’ai gardé, c’était un symbole, je devenais enfin un peu connu. Je répondais toujours poliment. Déjà parce que je n’en recevais pas beaucoup alors ça me laissait le temps de répondre. Et puis aussi je passais ma vie sur les tournages, parmi beaucoup de monde, du bruit, des couleurs etc… Alors quand je rentrais chez moi c’était toujours un gros contraste. J’avais beau mettre la radio ça ne changeait rien. Il me manquait quelqu’un. Vous imaginez bien quelle joie c’était pour moi de recevoir du courrier un peu plus personnel que la facture de gaz. Ca me faisait du bien.
Un jour, j’ai eu une surprise. En lisant la dernière lettre qui venait d’arriver - une lettre très touchante - je m’aperçu que l’expéditrice avait une manière singulière d’écrire. Certaines règles de grammaires étaient inexactes, certains mots étaient peu usités par chez nous. L’enveloppe trainait sur un coin de la table et c’est lorsque je lu l’adresse de la jeune fille qu’arriva ma surprise. L’enveloppe venait non pas d’un Etat américain mais de Londres. Londres où il y avait la guerre et où, selon la radio, les privations n’étaient pas rares. C’est à ce moment là que j’ai commencé à ressentir un genre de sympathie pour cette jeune personne à des milliers de kilomètres de moi. Je lui ai répondu, peut-être de manière un peu plus longue que d’habitude, d’ailleurs.
Et puis quelques temps plus tard, une autre surprise. Elle m’avait elle aussi répondu. J’ai beaucoup ri en lisant sa lettre. Quelle était drôle cette demoiselle ! Elle semblait tantôt souriante et d’humeur joyeuse, tantôt elle devenait sérieuse et réfléchie. Mais ça m’a fait plaisir. Elle pensait à moi, certes d’une manière un peu étrange, mais elle pensait à moi. Je lui ai renvoyé une lettre. Elle m’a répondu. Je lui ai écrit à nouveau. Elle m’a encore envoyé un message. Ca a duré pendant un an à peu près. Au début je lui répondais par simple politesse, mais très vite c’est devenue une amie pour moi. Une vraie amie, pas juste une vague présence qui n‘apparaissait qu‘avec les lettres et disparaissait une fois celles-ci lues. Je n’ai jamais songé à lui envoyer une photo de moi ou à lui demander une photo d’elle…
Au bout d’un moment, après une dernière lettre, je n’ai plus eu de nouvelles. Pendant des mois, plus rien. Je lui ai envoyé cinq autres courriers. Avait-elle déménagé ? N’avait-elle plus d’argent ? Avais-je dit quelque chose de mal ? Mais souvent, surtout quand j’écoutais la radio, je pensais aux bombes. Ici, on nous annonçait juste le nombre de morts, on ne citait pas de noms. J’avais peur pour elle. C’est en postant la cinquième lettre que j’ai compris que je ressentais peut-être un peu plus pour cette demoiselle que de l’amitié. Au début je ne l’ai pas vraiment admis. Enfin, vous comprenez, je suis en permanence dans le monde du spectacle où tous les effets sont bons pour donner l’illusion au spectateur que l’histoire est réelle. J’avais l’impression d’avoir enfin obtenu le rôle principal mais dans un film de romance.
J’ai été voir Bobby. C’est une connaissance d’assez longue date, un type plutôt sympa. Je lui ai raconté mon histoire, sans citer les noms, bien sûr… Il m’a répondu qu’il ne savais pas ce que le type dont je lui parlais allait faire, mais qu’il savait déjà quel était mon avenir. En effet, Bobby, alias Robert Chaney l’idole des minettes et des dames respectables, allait jouer dans un film, une sacrée production. Il avait parlé de moi au réalisateur : le second rôle était à moi sans que j’ai à passer de casting. J’aurais accepté de toutes les manières - il faut bien vivre - mais cette fois-ci un projet me vint.
Même si je vivais tout à fait correctement, je n’avais pas assez d’argent pour me payer un voyage en Europe. Mais mon sang ne fit qu’un tour lorsqu’il me parla d’une certaine avant-première à Londres. Et le voyage tous frais payés ! Une chance ? Un miracle. Pendant deux ans je n’ai pensé qu’à une chose : « attend moi ».
Le soir de la première j’étais très anxieux, je n’avais jamais fait ce genre de conférence. Heureusement Bobby et le réalisateur monopolisaient l’attention alors j’avais le temps de réfléchir. Comment la retrouver ? Aller dans toutes les maisons, les hôpitaux, les refuges de Londres me prendrait des mois. Et si elle n’était plus en ville ? Ou, ma plus grande angoisse, si elle n’était plus du tout ? Des fois je m’imaginais apprenant son décès. A d’autres moment je me voyais marchant à travers toute la ville et la croisant soudainement au coin d’une rue. Je ne me représentais jamais son visage, c’était toujours un masque noir sur sa tête que je voyais.
On ne m’a posé qu’une seule question durant toute la conférence et j’étais plutôt content de m’a réponse. Mais le spectacle était fini et les lumières s’éteignaient enfin. J’étais tellement dans mes rêveries que je laissais machinalement passer mes trois collègues avant moi. Et puis au moment où j’atteignais les coulisses à mon tour, une douleur à la cheville me fit sortir de mes pensées. Je me retournais mais déjà les lumières étaient éteintes. Je revins sur mes pas et je cherchais le projectile à tâtons. Je balayais le sol avec mes mains jusqu’à ce que je sente une surface différente, plus lisse. Je fis glissé ce qui me sembla être un genre d’enveloppe. C’était ça.
Bobby m’avait vu et était hilare. « Ah ! Les admiratrices sont prêtes à tout pour tenter d’obtenir un regard de ma part ». Je riais aussi. Jusqu’à ce que je remarque l’adresse. C’était son adresse à elle, écrite de ma main. Je n’ai pas compris tout de suite que ça pouvait être elle en personne qui m’ait lancé l’enveloppe, ça me paraissait trop irréel. Bobby me lança un drôle de regard. « T’es tout blanc, ça va ? ». Je ne me rappelle-même plus si je lui ai répondu. Tout ce dont je me souviens c’est ma course jusqu’au public. Je voyais à peu près l’endroit où elle devait se trouver. Un petit remue ménage à quelques mètres de moi m’invita à continuer tout droit. Je longeais l’estrade. Et tout d’un coup j’ai débouché sur un espace vide devant moi. Enfin pas tout à fait vide car à bien y regarder il y avait quelqu’un à genoux sur le sol qui faisait un peu de bruit en essayant d’étouffer ses reniflements.
Je ne sais pas pourquoi mais instinctivement je lui ai touché la joue pour qu’elle me remarque. En voyant cette silhouette j’avais désormais la conviction presque certaine que c’était elle. Elle pleurait, ses yeux étaient trempés. J’était tellement impatient de la voir que je n’ai pas pu m’empêcher de lui tourner le menton pour pouvoir enfin l’observer.
Maintenant j’en étais sûr, c’était elle, la façon dont elle me regardait. J’ai posé inutilement la question : « Vous ? ». J’ai à peine entendu son « Oui ! ». Je regardais juste les yeux de ma petite demoiselle, plantés droit dans les miens, comme à la recherche d’une réponse à une question que je ne connaissais pas.
Mon épouse s’est révélée être la même que dans ses lettres : heureuse, drôle, vive, mais aussi sérieuse, incertaine et colère. En bref, je n’ai pas été déçu par son petit caractère. Je crois qu’elle non plus n’a pas été déçue par le mien. Pour nous deux se fut un aller simple pour l’Amérique, du moins jusqu’à la fin de la guerre. Quand celle-ci se termina pour de bon, ma demoiselle voulut absolument retourner chez elle (le mal du pays). Ce fut une décision difficile à prendre car retourner là-bas signifiait arrêter ma carrière d’acteur pour de bon. Mais comment résister à ma jolie petite épouse ? Avec nos économies et l’argent gagné grâce à l’argent de la vente de la maison, nous avons racheté et reconstruit le petit pavillon de son enfance.
Ah oui ! Rien de plus dur pour moi que d’arrêter mon métier qui était aussi ma passion. Alors je me suis mis au théâtre. Au début j’ai enchaîné les petits rôles - je commençais a y être habitué - et puis un beau jour j’ai décroché le rôle titre. Et ma foi, j’ai plutôt bien réussi ma reconversion ! Là, j’en recevais des lettres d’admiratrices. Les gens voulaient se divertir, oublier la guerre, alors le public ne manquait pas.
Mais tout de même, ma plus grande admiratrice était, est, et restera toujours, ma petite demoiselle !
Dernière édition par LadyRose le Mar 30 Nov - 22:25, édité 1 fois
Re: Les lettres d'Amérique (ouais je sais c'est pas top comme titre)
J'aime beaucoup cette histoire ! On ressent vraiment la panique qu'il avait, on s'imagine toute une scène où le stress monte, c'est incroyablement bien raconté ! J'adore >.<
Honey & Sugar- Encre Indélébile
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Re: Les lettres d'Amérique (ouais je sais c'est pas top comme titre)
Merci beaucoup ! \o/
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