Un texte, il y a cinq minutes
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Un texte, il y a cinq minutes
J'ai pondu ça il y a cinq minutes, je n'ai pas l'intention de le retoucher, je pense que je vais l'oublier mais je vous le sert pendant que c'est encore chaud (prenez le comme vous voulez, pas de logique spécifique) :
Alors que je commence à écrire ces lignes, les nuages cachent le ciel. On dirait qu’on a étendu un drap gris devant le soleil et la terre me parait grise, les arbres me paraissent gris, les maisons me paraissent grises et les gens aussi.
Même mon cœur est gris, on dirait le soleil. Vous ne me connaissez pas, vous ne connaissez pas mon apparence, vous ne connaissez pas mes goûts mais je vais vous avouer quelque chose. Ici, au moment même où j’écris ces mots, c’est le silence. J’ai l’impression que le monde est mort, qu’il n’y a plus personne. J’ai l’impression que vous n’êtes plus, que mes amis ne sont plus, que la dernière qui vit, c’est moi. Et pourtant j’ai cette certitude au fond de moi qu’il va y avoir un avenir. Oui, la semaine prochaine il y aura un avenir, et demain, et tout à l’heure. Et dans un instant, je pourrais rajouter qu’il va y avoir un avenir.
Maintenant que j’y pense - et je ne crois pas que cela soit amusant - on dit toujours que l’avenir est incertain, pourtant il est certain qu’il va y avoir un avenir. J’ai une sensation sourde en moi, comment vous dire ? Ca ressemble à l’instant juste avant que vous frissonniez, mais la différence c’est que cette sensation perdure en moi. Je ne suis pas malade, je n’ai pas froid, j’écris de plus en plus vite. Je me dis que si j’écris de plus en plus vite c’est peut être que je suis malade, peut être que lorsqu’on écris comme je le fait c’est qu’on est malade ? Et puis on se guérit. Ou alors on ne guérit pas. L’écriture c’est la maladie ou le remède ? Ca peut être les deux, ça peut être l’un, l’autre ou aucun.
J’ai commencé une phrase et puis je l’ai effacé parce que je me suis dit que ce que j’allais mettre n’avait rien à faire dans un paragraphe, il lui faut un texte entier, rien que pour ça. Je sais que vous n’avais pas lu mon texte en entier pour la plupart, je sais ce que c’est, je ne vous blâme pas. Je vais vous avouer une autre chose : j’entend des mouettes. J’habite près de la mer, mais c’est encore quelque chose qui n’a pas sa place ici. Et puis il y a des pas, là-haut, au dessus de moi. Je sens que je me perd, je ne me sens pas mieux, je ne sais pas comment je me sens. J’ai l’impression que je vais pleurer. Mais alors, quand je m’imagine ouvrant la bouche pour pleurer, je me vois rire. Et maintenant quand j’ai envie de rire, je m’imagine pleurant. Non, vraiment, c’est la fin de ce texte, de mon texte. Peut-être qu’il vous a fait du bien, qu’il a été le remède, mais peut-être que vous ne verrez que ma maladie.
Il y a encore les mouettes, je crois que maintenant c’est l’avenir dont je vous parlais il y a quelques lignes.
Alors que je commence à écrire ces lignes, les nuages cachent le ciel. On dirait qu’on a étendu un drap gris devant le soleil et la terre me parait grise, les arbres me paraissent gris, les maisons me paraissent grises et les gens aussi.
Même mon cœur est gris, on dirait le soleil. Vous ne me connaissez pas, vous ne connaissez pas mon apparence, vous ne connaissez pas mes goûts mais je vais vous avouer quelque chose. Ici, au moment même où j’écris ces mots, c’est le silence. J’ai l’impression que le monde est mort, qu’il n’y a plus personne. J’ai l’impression que vous n’êtes plus, que mes amis ne sont plus, que la dernière qui vit, c’est moi. Et pourtant j’ai cette certitude au fond de moi qu’il va y avoir un avenir. Oui, la semaine prochaine il y aura un avenir, et demain, et tout à l’heure. Et dans un instant, je pourrais rajouter qu’il va y avoir un avenir.
Maintenant que j’y pense - et je ne crois pas que cela soit amusant - on dit toujours que l’avenir est incertain, pourtant il est certain qu’il va y avoir un avenir. J’ai une sensation sourde en moi, comment vous dire ? Ca ressemble à l’instant juste avant que vous frissonniez, mais la différence c’est que cette sensation perdure en moi. Je ne suis pas malade, je n’ai pas froid, j’écris de plus en plus vite. Je me dis que si j’écris de plus en plus vite c’est peut être que je suis malade, peut être que lorsqu’on écris comme je le fait c’est qu’on est malade ? Et puis on se guérit. Ou alors on ne guérit pas. L’écriture c’est la maladie ou le remède ? Ca peut être les deux, ça peut être l’un, l’autre ou aucun.
J’ai commencé une phrase et puis je l’ai effacé parce que je me suis dit que ce que j’allais mettre n’avait rien à faire dans un paragraphe, il lui faut un texte entier, rien que pour ça. Je sais que vous n’avais pas lu mon texte en entier pour la plupart, je sais ce que c’est, je ne vous blâme pas. Je vais vous avouer une autre chose : j’entend des mouettes. J’habite près de la mer, mais c’est encore quelque chose qui n’a pas sa place ici. Et puis il y a des pas, là-haut, au dessus de moi. Je sens que je me perd, je ne me sens pas mieux, je ne sais pas comment je me sens. J’ai l’impression que je vais pleurer. Mais alors, quand je m’imagine ouvrant la bouche pour pleurer, je me vois rire. Et maintenant quand j’ai envie de rire, je m’imagine pleurant. Non, vraiment, c’est la fin de ce texte, de mon texte. Peut-être qu’il vous a fait du bien, qu’il a été le remède, mais peut-être que vous ne verrez que ma maladie.
Il y a encore les mouettes, je crois que maintenant c’est l’avenir dont je vous parlais il y a quelques lignes.
Re: Un texte, il y a cinq minutes
Tu sais quoi ? Chapeau bas !
Parce que ce genre de texte est difficile à écrire et qu'en plus il est très beau. C'est un peu ce que je ressens des fois, la solitude, l'impression de ne pas avoir ma place, ce n'est pas toujours agréable de se sentir comme ça.. Oui, l'écriture peut être une maladie ou un remède. C'est assez compliqué de savoir exactement, c'est même impossible car chaque personne à son opinion. Je vais moi-même y réfléchir et m'y intéresser un peu plus. :)
Parce que ce genre de texte est difficile à écrire et qu'en plus il est très beau. C'est un peu ce que je ressens des fois, la solitude, l'impression de ne pas avoir ma place, ce n'est pas toujours agréable de se sentir comme ça.. Oui, l'écriture peut être une maladie ou un remède. C'est assez compliqué de savoir exactement, c'est même impossible car chaque personne à son opinion. Je vais moi-même y réfléchir et m'y intéresser un peu plus. :)
Honey & Sugar- Encre Indélébile
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