"Trois mois" - Prologue
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"Trois mois" - Prologue
Je suis revenue en France le 4 avril 2008, mais je n’ai repris les cours que le samedi suivant. Passée le pas de la porte, les autres se sont aussitôt jetés comme une bande de chacals affamés sur moi, cherchant leurs mets favoris : le potin, le mensonge, les secrets. Si vous êtes comme eux passez votre chemin, allez chez le marchand de journaux le plus proche de chez vous et saisissez-vous d’un Gala. Parce que moi je ne vous raconterais que la vérité. Je ne ressens pas le besoin de mentir, la vérité toute nue vaut déjà bien un coup d’œil. Avides de savoir ce qui c’était passé, nous convînmes de manger dans un restaurant du coin, pas le genre d’endroit ultrachic et branché, plus un mélange de petit restaurant-bar que seuls les jeunes fréquentent.
Allez ça y est, nous y sommes, les garçons commandent quelques bières pour la frime. Coup d’œil circulaire autour de la table. Que du beau monde ma parole ! D’abord les mecs, peu nombreux, vantards, grandes gueules. A eux trois ils remplissent l’arrière salle de leur voix grave. Vient Elisabeth « Sissi », je l’apprécie. C’est le genre de fille discrète, à laquelle on n’accorde pas beaucoup de crédit, pourtant, si on prend la peine de l’écouter, sa petite voix nous murmure de bons conseils. Les triplées, Anne, Lucie et Hélène, des filles sympas, bien qu’un peu dans leur bulle, avec leurs petites manies. Julia, une amie de longue date, depuis six ans à vrai dire. Seri, qui a quitté la Turquie il y a cinq ans. Seri n’est qu’un surnom, il vient de sa ville natale Kayseri. Seri ne veut plus entendre parler de son pays, ça lui fait mal d’être partie. Il y a trois mois je compatissais bêtement, comme n’importe qui peut le faire. Aujourd’hui je comprends aussi bien qu’elle le mot « nostalgie ».
Allez, je prends une inspiration. L’angoisse vient au galop talonner mon estomac. J’ai peur, peur d’être jugée, peur d’être moquée peut-être. Pourtant Dieu sait qu’en trois mois j’en ai eu des raisons d’avoir peur, chaque jour. Je soupir. Voilà, je ne sais pas par où ou par quoi commencer. Soudain je réalise qu’un grand silence suit mon soupir. Je lève brusquement les yeux de mon verre. Ils ont fait silence autour de la table, je crois qu’ils veulent que je commence. Ils sont gentils, ils sont mignons ! De leur regard ils me disent : « Bon alors tu commence ou tu fais un petit effet théâtral ? » Allez, je crois qu’il va falloir qu’ils m’aident un peu. « Ben, vous avez des questions ? » Et oui, ils en ont ! Leurs voix s’entremêlent - une bande de journalistes qui cherchent le scoop – mais malgré tout j’entends une question qui revient fréquemment : « Pourquoi ? » Oui, pourquoi j’ai fugué, pourquoi je suis partie de chez moi pendant trois mois ? C’est ce que je vais vous raconter, c’est mon histoire. Elle n’est pas unique, elle n’est peut être pas belle, mais elle est vraie.
Allez ça y est, nous y sommes, les garçons commandent quelques bières pour la frime. Coup d’œil circulaire autour de la table. Que du beau monde ma parole ! D’abord les mecs, peu nombreux, vantards, grandes gueules. A eux trois ils remplissent l’arrière salle de leur voix grave. Vient Elisabeth « Sissi », je l’apprécie. C’est le genre de fille discrète, à laquelle on n’accorde pas beaucoup de crédit, pourtant, si on prend la peine de l’écouter, sa petite voix nous murmure de bons conseils. Les triplées, Anne, Lucie et Hélène, des filles sympas, bien qu’un peu dans leur bulle, avec leurs petites manies. Julia, une amie de longue date, depuis six ans à vrai dire. Seri, qui a quitté la Turquie il y a cinq ans. Seri n’est qu’un surnom, il vient de sa ville natale Kayseri. Seri ne veut plus entendre parler de son pays, ça lui fait mal d’être partie. Il y a trois mois je compatissais bêtement, comme n’importe qui peut le faire. Aujourd’hui je comprends aussi bien qu’elle le mot « nostalgie ».
Allez, je prends une inspiration. L’angoisse vient au galop talonner mon estomac. J’ai peur, peur d’être jugée, peur d’être moquée peut-être. Pourtant Dieu sait qu’en trois mois j’en ai eu des raisons d’avoir peur, chaque jour. Je soupir. Voilà, je ne sais pas par où ou par quoi commencer. Soudain je réalise qu’un grand silence suit mon soupir. Je lève brusquement les yeux de mon verre. Ils ont fait silence autour de la table, je crois qu’ils veulent que je commence. Ils sont gentils, ils sont mignons ! De leur regard ils me disent : « Bon alors tu commence ou tu fais un petit effet théâtral ? » Allez, je crois qu’il va falloir qu’ils m’aident un peu. « Ben, vous avez des questions ? » Et oui, ils en ont ! Leurs voix s’entremêlent - une bande de journalistes qui cherchent le scoop – mais malgré tout j’entends une question qui revient fréquemment : « Pourquoi ? » Oui, pourquoi j’ai fugué, pourquoi je suis partie de chez moi pendant trois mois ? C’est ce que je vais vous raconter, c’est mon histoire. Elle n’est pas unique, elle n’est peut être pas belle, mais elle est vraie.
Re: "Trois mois" - Prologue
Très belle entrée en matière !!! J'aime beaucoup cette façon de commencer par le fait accompli avant de détailler ce qui s'est passé avant... ça met toujours en appétit, c'est très efficace ! J'ai relevé quelques phrases maladroites, tu veux que je te les montre ?^^
Aussi, c'est un peu complexe, cette façon dont la jeune fille s'adresse une fois a ses amis, une fois à nous lecteurs... Peut-être faudrait-il retravailler un peu ça ?^^
Aussi, c'est un peu complexe, cette façon dont la jeune fille s'adresse une fois a ses amis, une fois à nous lecteurs... Peut-être faudrait-il retravailler un peu ça ?^^
Re: "Trois mois" - Prologue
Bien sûr que je veux que tu me montre ce qui cloche ! Je prends toutes les critiques et les conseils ^^
(Je crois que c'est maladroit quand je parle de Seri)
(Je crois que c'est maladroit quand je parle de Seri)
Re: "Trois mois" - Prologue
Ce qui me perturbe c'est que Sera ne veut plus entendre parler de son pays et pourtant son surnom provient de sa ville natale.
Hormis ceci, il y a du dynamisme dans ton texte, on veut la suite!
Hormis ceci, il y a du dynamisme dans ton texte, on veut la suite!
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